Littérature politique

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L’année dix-sept débute par la révolution de Février (qui chasse le Tsar Nicolas II et porte au pouvoir un Gouvernement provisoire vite dominé par la figure de Kérenski), et elle s’achève par la Révolution d’Octobre. (La prise du pouvoir par les bolchéviks eut lieu, en fait, le 7 novembre 1917, selon notre calendrier.) Au cours de cette année qui a changé le visage du monde et déterminé ce que sera le xxe siècle, Lénine ne cesse d’intervenir, par des articles, des discours, des lettres, des télégrammes… Ses écrits par lesquels il réagit au jour le jour aux événements et y imprime sa marque, montrent la vivacité de sa réflexion politique, sa force de conviction, alors même qu’il est parfois au départ presque seul sur ses positions, ainsi que sa formidable détermination. Le choix de textes présenté ici permet de suivre la marche de la révolution. On y voit Lénine défendre le mot d’ordre « Tout le pouvoir aux Soviets » lesquels s’affirment rapidement capables de mobiliser les ouvriers et les soldats et d’instaurer un système de double pouvoir où ils se révèlent vite plus efficaces que les parlementaires. Dans ces pages, on voit Lénine prôner l’insurrection, et s’efforcer d’en convaincre ses camarades, dès qu’il constate que le rapport des forces s’est renversé et que les bolchéviks sont devenus majoritaires dans les soviets de Pétrograd et Moscou. (Au passage, ces textes font justice de l’idée que la Révolution d’Octobre ne serait qu’un coup de force, un coup d’État.) C’est dans l’un de ces textes (« Les bolchéviks garderont-ils le pouvoir ? ») qu’il avance l’idée que la cuisinière peut diriger les affaires de l’État, affirmant ainsi un objectif de démocratie radicale qui paraît encore aujourd’hui utopique aux yeux du plus grand nombre. Parmi les sujets abordés, outre l’organisation de l’insurrection et la conquête du pouvoir : les premières mesures sociales, la lutte pour la paix, la question du ravitaillement, l’alliance avec les paysans, les mesures draconiennes contres les spéculateurs, la question de la liberté de la presse et celle du contrôle ouvrier, qui va prendre de plus en plus d’importance dans l’esprit de Lénine.

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Dans cette chronique sociale, racontée avec vivacité par le journaliste Régis Huleux, sont relatés plusieurs moments forts des luttes ouvrières des années soixante-dix. L’un des plus marquants fut le long combat des ouvriers du Livre parisien, pour sauver l’emploi au Parisien Libéré et dans les imprimeries. Ces actions revendicatives, menées par la CGT du livre, Filpac, restent dans les mémoires pour leur ténacité, leur combativité mais aussi leur inventivité.

Au cours de ces affrontements sociaux, les syndicalistes n’ont pas hésité à sortir des sentiers battus et à défrayer la chronique. À plusieurs reprises, ils surent faire passer la légitimité de la défense du travail avant une légalité qui privilégie trop souvent la défense de la propriété et les droits des possédants. Ces actions se menèrent avec l’aval de la direction de la CGT d’alors, et notamment d’Henri Krasucki et furent le fait de tout un syndicat. Mais un homme, Maurice Lourdez, a joué un rôle particulier d’initiateur et de « stratège », lui et ses camarades d’une « commission loisirs », qui, comme le note le préfacier, Gérard Alezard, ne prenait pas beaucoup de repos. L’un des ressorts de leurs interventions était, aussi souvent que possible, de mettre les rieurs et l’opinion publique de leur côté, par des coups d’éclats, qui cherchaient en même temps à rassembler. Parmi ces actions, on peut citer, le « Rendez vous de la Tour Eiffel » le 10 juillet 1975, le « Rallye des bradés de Giscard » du 22 au 24 juin 1976 ou encore « Bus du Tour de France pour l’emploi », qui va faire le tour de l’hexagone en 85 jours et 43 étapes, départ de Paris le 14 juin pour fnir à Rouen le 6 septembre 1977… sans parler des missions multiples des années 1980.

Ce livre est un document sur les dessous de la lutte des classes, vue du côté ouvrier. Il montre comment se poursuit, dans un certain syndicalisme de lutte, l’esprit titi et gavroche qui appartient en France au meilleur de la tradition révolutionnaire.

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« Le roman inédit de René Philoctète expose un Port-au-Prince de l’après dictature et de la montée au pouvoir d’Aristide : le Port-au-Prince des miséreux, des culs-de-jatte, des aveugles qui habitent sur le parvis des églises ; le Port-au-Prince de la Saline et des enfants qui s’aiment derrière les piles de fatras ; le Port-au-Prince tenu par les hommes du Général et celui de l’ascension du prêtre et futur président. Si Jacques Roumain dépeint la misère de Fonds-Rouge, c’est à celle des grandes villes que s’attaque Philoctète, la misère “qui encrapule, rapetisse, abrutit”. Roman téméraire qui a réussi son pari de montrer des sentiments humains admirables chez des êtres que la société n’associe pas à ce qui est beau et grand.

Habile mélange de voix dans une langue poétique, ironique, grave et tendre par moments. Philoctète a su recréer avec courage et honnêteté le monde des indigents et des petits marchands. Il prend le lecteur par la main et le conduit à la rencontre de ces femmes, hommes, enfants, qui vivent et meurent dans la rue, sous les arcades, sur le parvis des églises. Images dures, poignantes et tendres, très éloignées des clichés inanimés et anonymes que nous offrent les associations ou organisations qui s’attaquent au problème des enfants des rues. Un roman palpitant de vie, bouillonnant de vies à découvrir. Une fois de plus, le poète, romancier de la grande moisson humaine, a des choses à nous dire. »

Evelyne Trouillot

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Miguel Hernandez est un poète peu connu du public français. Alors que les poèmes de nombreux de ses contemporains (Lorca, Alberti, Machado) ont été traduits en français, les lecteurs français ne connaissent pas ce poète berger d’Orihuela, bien qu’il soit une icône en Espagne. Seuls quelques recueils (L’enfant laboureur, éditions Seghers, 1960) et quelques poèmes, parus aux éditions Unes, avaient été traduits ces cinquante dernières années. Plus récemment ont été publiés El rayo que no cesa (traduit par Sophie et Carlos Pradal, éditions Brocéliande en 1989 et éditions Écrits des Forges, Québec), et La foudre n’a de cesse (traduit et mis en rimes par Nicole Laurent-Catrice, éditions Folle Avoine en 2002). Les derniers poèmes de Miguel Hernández rassemblés dans ce recueil, Chansons et refrains d’absence, n’avaient jamais été traduits en français. La poésie simple écrite par cet homme ardent et généreux au destin tragique parle au cœur de chacun : les horreurs de la guerre, les privations, la mort d’un premier fils puis la naissance d’un second fils, l’éloignement de la femme aimée.

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Poèmes et chansons Gaston Couté (1880-1911) n’a jamais cessé d’être présent dans la ferveur de ceux qui, une fois, ont rencontré l’un ou l’autre de ses poèmes, une chanson, un monologue. Avant tout, il est poète. Sa verve, ses inventions poétiques sonnent juste. Sa force poétique s’accompagne d’une vision vivante de la réalité quotidienne, avec une terrible liberté de pensée et d’expression. Originaire du val de Loire, Gaston Couté fait son succès dans les cabarets de Paris. En 1902, au sommet de sa gloire, il participe au groupe des poètes et chansonniers révolutionnaires, qui prend le nom de La Muse rouge. Par la suite, il devient, à sa façon, militant et écrit les chansons de la semaine pour La Guerre sociale, important journal anarchiste du moment. Il reste un poète hors-norme, étrangement présent toutes les fois que la vie sociale entre en crise, et cela malgré les handicaps accumulés, la rupture de la guerre de 1914 qu’il a pressentie, sa violence anarchiste qui le place à l’extrême pointe de ce que Jean-Baptiste Clément appelait la chanson sociale, et aussi la brièveté de son passage, les dix années de sa présence créatrice.

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  Édition bilingue Traduction de l’espagnol (Chili) par le poète argentin Pablo Urquiza Livre & CD : avec les voix de Pablo Neruda et Pablo Urquiza pour l’espagnol et Juliette Combes Latour et Francis Combes pour le français Ce grand poème de Neruda était resté jusqu’à aujourd’hui inédit en français. C’est notamment lors d’une traversée d’Amérique en Europe à bord du paquebot Louis Lumière, au printemps 1960, que Pablo Neruda l’a composé. La Chanson de geste porte bien son titre, car il s’agit là d’une épopée : celle du combat pour la liberté en Amérique latine, et, plus particulièrement, dans les Caraïbes. Ce poème est un salut à la Révolution cubaine qui vient d’avoir lieu (en 1959), mais aussi aux luttes démocratiques au Venezuela, au Nicaragua… et une protestation contre la situation de Puerto Rico qu’il nomme « port misère ». On retrouve dans ce livre, le ton, la forme, le soufe du Chant général dont il semble être le prolongement. Pistes CD 1. Introduction : Francis Combes 2. Préambule : Pablo Neruda (esp) / Francis Combes (fr) 3. I. Puerto Rico, Puerto Pobre (Pablo Urquiza) / Puerto Rico, Port Misère (Juliette Combes Latour) 4. IV. Cuba aparece (Pablo Neruda) / Cuba apparaît (Juliette Combes Latour) 5. VI Antigua historia (Pablo Neruda) / Histoire ancienne 6. IX Recuerdo a un hombre (Pablo Neruda) / Je me souviens d’un homme 7. XIX A Fidel Castro (Pablo Neruda) / À Fidel Castro (Juliette Combes Latour) 8. XX Volviendo a puerto pobre (Pablo Neruda) / En revenant à Port Misère 9. XXVII Las aves del Caribe (Pablo Neruda) / Les oiseaux des Caraïbes (Juliette Combes Latour) 10. XXIX No me lo pidan (Pablo Neruda) / Ne me le demandez pas (Juliette Combes Latour) 11. XXX Reunión de la OEA (Pablo Neruda) / Réunion de l’OEA 12. XXXII Américas (Pablo Neruda) / Amériques (Juliette Combes Latour) 13. XXXVI Bailando con los Negros (Pablo Neruda) / Dansant avec les Noirs (Juliette Combes Latour) 14. XXXIX Al Norteamericano amigo (Pablo Neruda) / À l’ami Nord-américain (Juliette Combes Latour) 15. XLII Escrito en el ano 2000 (Pablo Neruda) / Écrit en l’an 2000

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Pour supprimer la bureaucratie nichée dans les institutions soviétiques, nous devons d’abord nous débarrasser de la bureaucratie dans le parti lui-même.

Alexandra Kollontaï, un nom aujourd’hui un peu oublié. Cette femme politique russe puis soviétique a pourtant beaucoup contribué aux nombreux débats sur le féminisme engagés depuis le début du siècle. Dans les années soixante-dix, au moment où le féminisme en France est au plus fort, ses textes sont publiés en français, presque introuvables à présent. Cette femme élégante au port aristocratique ne cessera toute sa vie de se battre et d’intervenir pour la libération des femmes et développera l’idée de « l’amour-camaraderie ». Ses théories sur la morale sexuelle et l’amour libre, sa vie amoureuse mouvementée apporteront de l’eau aux moulins de ses détracteurs qui la qualiferont de débauchée. Ses conférences sur la libération des femmes, données en 1921 à l’université Sverdlov, sont éclairantes à plus d’un titre sur le féminisme, l’amour mais aussi l’importance de la place des femmes dans la Révolution. Mais Alexandra Kollontaï a plus d’une corde à son arc. Ses textes pour « l’opposition ouvrière », ses interventions en tant que diplomate habile, sa connaissance du mouvement ouvrier fnlandais et russe en font une femme politique à part entière. Elle s’essaie même à la littérature.

Ce choix de textes embrasse les multiples facettes de cette femme au destin exceptionnel. Décriée et adulée en son temps, son élégance légendaire se retrouve dans son écriture. Au moment du centième anniversaire de la Révolution d’Octobre, cet ouvrage apporte un éclairage particulier sur ce grand moment qui a marqué le xxe siècle et sur l’histoire du féminisme.

Choix de textes établi par Patricia Latour

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Ce livre est un pari. Celui de recenser les principales interrogations des citoyens entendues dans plus d’une centaine de débats publics et d’y répondre sans détour, sans tabous, en nous attaquant frontalement aux objections les plus sérieuses qui circulent sur le modèle énergétique français. Avec l’objectif de dépassionner le débat sur l’énergie et de ne pas le limiter à l’opposition simpliste, « nucléaire » contre « renouvelable ». Il s’agira aussi de prendre conscience des vrais rapports de force – qui sont essentiellement d’ordre économique – de façon à éclairer d’une lumière nouvelle les campagnes montantes diabolisant tel ou tel modèle énergétique, avec en ligne de mire la promotion cruciale du service public de l’énergie et de notre industrie. Car la vraie bataille est là : que les citoyens s’emparent de cette question, et sortent le secteur de l’énergie des griffes du marché, pour s’engager dans une transition énergétique répondant vraiment à l’intérêt général. Date de sortie en librairie : 13 juillet 2016.

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